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ÉTYMOLOGIES DES NOMS DE LIEU
DU DÉPARTEMENT DE LA DROME.


Prolégomènes.


J’ai cherché à démontrer, dans un ouvrage récemment publié[1], que les noms d’homme n’avaient point été formés au hasard, et que tous avaient une signification. Il en est de même des noms de lieu, qui étaient des substantifs communs, avant de devenir des noms propres. Comme ils ont été usés et altérés pendant plus longtemps dans la bouche des générations, ils sont plus difficiles à traduire que les noms d’homme, bien qu’ils représentent les idées les plus générales et les plus claires.

Un des premiers usages qu’un peuple fait de la parole, c’est de nommer le pays où il a planté ses tentes, les montagnes qui forment son horizon, les rivières qui arrosent ses domaines[2]. Dans l’origine, les cours d’eaux, les montagnes, les vallées, les forêts, les maisons ont été désignés par des termes généraux qui sont devenus plus tard des noms spéciaux et géographiques. Ils ont été acceptés en grande partie par les hommes qui sont venus habiter les régions où se trouvent les objets auxquels ils se rapportent. Les noms des cours d’eaux signifiaient, en général, eau ou rivière. Ce mode d’appellation existe encore en Afrique et chez les peuples primitifs. Un cours d’eau arrosant une assez vaste étendue de territoire, il faudrait un trop grand

  1. Origine, étymologie et signification des noms propres et des armoiries, 1867, in-8o, 464 p., chez Aubry.
  2. Le Héricher, Philologie topographique de la Normandie, p. 3. Voyez aussi : Maximin d’Hombres, Recherches historiques sur la ville d’Alais, p. 315 ; Alfred Jacobs, Fleuves et rivières de la Gaule, p. 4.