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longtemps. Il a appartenu ensuite aux la Baume d’Hostun (1600) et aux Chabrières de Peyrins (1789). Le mot Crémezin ou Cramezin, ajouté à celui de Bâtie, rappelle probablement un incendie, et dérive de créma esia, maison brûlée (créma pour cremata, en prov.). V. § I, Eyzahut et Cliousclat. La Batie-des-Fonts, après avoir fait partie des possessions des comtes de Die, passa par succession aux d’Agoult (1189), qui la vendirent à Pierre d’Armand (1603) ; elle fut achetée, en 1678, par le président de Ponnat, dont la famille habite Paris ; mais les évêques de Die étaient, depuis 1436, coseigneurs de la Bâtie (Bastida Fontium), située aux sources de la Drome.

La Bégude de Châteauneuf-de-Mazenc, celle d’Allan, la Bègue de Ballons sont des hameaux qui ont commencé par un cabaret ou une buvette placé sur une route. Ce nom vient de begusta, en b. l., begudo, en prov., endroit où l’on boit. Le hameau de Malataverne, sur l’ancienne route de Montélimar à Saint-Paul, est appelé Malle-Taverne dans un document de 1619. Il est près du bois des Mattes, où l’on arrêtait souvent les voyageurs.

Bésayes ou Bézayes, près du Bourg-de-Péage, est appelé Villa Basaicas, en 995[1] ; Besaias, en 1081 ; Baisaias, en 1233 et en 1251 ; Baysayas, en 1240 ; Basaies, en 1262[2]. La forme la plus ancienne, Basaicas, rappelle l’existence d’une église ou chapelle, basilica, en l. ; ce mot, tiré de βασιλευς, roi, et d’οιϰος, maison, désignait dans le principe un édifice voisin du palais et affecté au service de la justice. Après le règne de Constantin, beaucoup de basiliques furent transformées en chapelles, et ce mot fut appliqué plus tard à des oratoires ruraux, autour desquels se groupèrent ensuite des maisons (M. Giraud, t. I, preuves, p. 80).

D’après M. Terquem[3], dont il ne faut cependant accepter les solutions que sous bénéfice d’inventaire, le nom latin de Ba-

  1. Chorier, Histoire de la maison de Sassenage, p. 85 ; — Charvet, Hist. de l’église de Vienne, p. 271.
  2. Giraud, passim ; — Cart. de Léoncel.
  3. Étymologies des noms du département de la Moselle, p. 11.