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études constantes de plusieurs savans distingués : on a soigneusement recherché l’influence qu’exerce sur les naissances et les décès la différence des âges, des sexes, des professions, des climats, des saisons ; mais en s’occupant de la viabilité de l’homme, on n’a pas fait marcher de front l’étude de son développement physique ; on n’a point recherché numériquement comment il croit sous le rapport du poids ou de la taille, comment se développent ses forces, la sensibilité de ses organes et ses autres facultés physiques ; on n’a point déterminé l’âge ou ces facultés atteignent leur maximum d’énergie, celui où elles commencent à baisser, ni leurs valeurs relatives aux différentes époques de la vie, ni le mode d’après lequel elles s’influencent, ni les causes qui les modifient. On ne s’est guère occupé davantage d’étudier le développement progressif de l’homme moral et intellectuel, ni de reconnaitre comment, à chaque âge, il est influencé par l’homme physique, ni comment, lui-même, il lui imprime son action. Ce beau sujet de recherches est resté, pour ainsi dire, intact.

Il est évident que je n’entends point parler ici des sciences spéculatives qui, depuis long-temps, ont exploité, avec une admirable sagacité, la plupart des questions qui étaient à leur portée et qu’elles pouvaient aborder directement, en