Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/99

Cette page a été validée par deux contributeurs.

les deux voleurs dirent ensemble à celui qu’ils croyaient être leur camarade : — Est-il gras ou maigre ? Apporte-le vite, qu’on le tue.

Le domestique, plus mort que vif, en entendant ces paroles répondit : — Maigre ou gras, le v’la, et il jeta le malheureux curé par terre, en se sauvant à toutes jambes vers Goven, où il raconta tout ce qu’il avait entendu dans la chapelle.

Lorsque les habitants de Goven se rendirent à l’Ermitage, ils furent d’autant plus convaincus que les événements racontés par le sacristain étaient vrais, qu’ils trouvèrent leur curé mort, étendu par terre, le crâne brisé sur un caillou.

À partir de ce moment, la messe ne fut plus célébrée dans la chapelle qui devint un objet de frayeur pour tout le monde. On ne passait devant elle qu’en se signant, croyant toujours que les saints étaient en révolution. On affirmait même qu’on les entendait la nuit se livrer à des scènes épouvantables.

Ce ne fut qu’au lit de mort de l’un des voleurs que la vérité fut connue. Il fit la ré-