Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/94

Cette page a été validée par deux contributeurs.

À un moment le curé de M*** cessa presque de se rendre à son confessionnal. Ses paroissiens s’en plaignirent à l’évêque.

Celui-ci enjoignit aussitôt au curé de confesser toute la semaine suivante, en le prévenant qu’il enverrait son grand vicaire s’assurer si ses ordres étaient exécutés.

Le dimanche, le curé monta en chaire et dit : « Mes frères, plusieurs d’entre vous se sont plaints que je ne confessais pas assez, et m’on fait donner l’ordre de le faire toute la semaine prochaine. Je ne demande pas mieux ; mais comme vous ne pouvez pas venir tous ensemble, je vais, pour éviter un encombrement, vous assigner des jours :

Les ivrognes viendront le lundi,
Les voleurs le mardi,
Les gourmands le mercredi,
Les orgueilleux le jeudi,
Les cotillonniers le vendredi,
Et les autres le samedi. »

La semaine suivante, il se rendit régulièrement, chaque jour, au confessionnal, où pas un chat ne se présenta.