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qu’on ne pouvait manger. C’était la pâte qui levait mal ou le feu du four qui ne la cuisait pas assez ou qui la carbonisait.

Elle fut forcée de renoncer à ce travail jusqu’au moment où un sorcier de la commune de Tresbœuf, qui était aveugle et qu’on alla chercher, put déjouer le sort.

Il lui fit mettre les bras en croix pendant une heure, prononça tout le temps des paroles magiques, et lui attacha sur la poitrine un pochon en toile, autrement dit un petit sac, qui renfermait des ingrédients qui avaient ben mauvaise sente, mais qui devaient guérir la malade. Et c’est, en effet, ce qui arriva.

Dans la même commune, une autre femme devint comme folle et courait nuit et jour, les pieds nus dans les chemins et les champs, presque sans s’arrêter.

Elle avait également des crises nerveuses, perdait connaissance et marmottait des prières qui n’avaient aucun sens. On entendait seulement : « À l’heure de notre mort, ainsi soit-il, » répétés plusieurs fois.