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chaque fois qu’elles revenaient dans la maison de leurs parents, elles se sentaient malades et commençaient à déraisonner.

Le maire et le juge de paix se rendirent sur les lieux, et l’on demanda à l’autorité l’internement des trois plus malades dans un asile d’aliénés.

Lorsque l’on conduisit ces malheureux à Rennes, la voiture s’arrêta en route pour faire souffler les chevaux. Le conducteur offrit aux voyageurs de manger quelque chose. La mère demanda un morceau de pain sec et de l’eau qu’on lui apporta.

Pour les empêcher de s’évader, on pria un homme de garder la portière de la voiture. Quand la femme M… aperçut cet individu elle poussa des cris terribles en disant : « Voilà le diable ! C’est le diable ! » Et elle l’aspergea avec l’eau qu’elle avait dans l’écuelle.

La mère et la fille sont revenues guéries dans leur village ; mais le fils est toujours dans l’asile des aliénés de Rennes d’où il ne sortira probablement jamais.