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Bien des fois au crépuscule, lorsque les couturières et les ouvriers regagnent leur logis, ils entendent des cris étranges dominant les bruits du soir, et, si c’est en été, faisant taire les grenouilles et les grillons. On dirait des cris d’animaux furieux, des miaulements de chats et des aboiements de chiens enragés. Souvent les passants ont vu dans des champs de genêts, ou au beau milieu d’une clairière ou d’une petite pièce de terre en pâture, de petits êtres semblables à des chats, gambadant, se déchirant entre eux et hurlant comme des possédés.

Parfois ces petits monstres grimpent sur les pommiers, tout en se poursuivant et en continuant leur infernal tapage.

D’autres fois, ce sont des bandes de chiens, de toutes sortes et de toutes tailles, dont le nombre augmente sans cesse. Au milieu d’eux est un cavalier farouche, le fouet à la main, qui semble les mener à la chasse.

Cette meute passe comme le vent. On dirait qu’elle vient de votre côté et, au moment où vous croyez qu’elle est sur vous, vous l’aper-