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La jeune fille lui dit : « Préviens mes parents que je suis dans le purgatoire, et que je n’en sortirai pour aller au ciel, que lorsqu’on aura fait pour moi le pèlerinage que j’avais promis à Sainte-Anne-d’Auray. »

— Je le ferai certainement, mon enfant ; mais voudront-ils me croire ? Ils diront que je suis folle et que j’ai rêvé.

— « Alors, dit la jeune fille, tu leur montreras ta coiffe. » Et sur cette coiffe elle posa la main.

Les cinq doigts de la morte y furent marqués, et leur empreinte avait roussi le linge comme avec un fer trop chaud.

Le pèlerinage fut fait, et la morte ne reparut plus.

Plusieurs vieilles femmes de Derval, se souviennent avoir vu cette coiffe, qui fut longtemps un objet de curiosité dans le pays.

Un vicaire de la commune de Poligné fut appelé un soir près d’un mourant avec lequel il avait été intimement lié. Lorsqu’il le quitta, le moribond lui dit : « Si les esprits peuvent revenir sur la terre je vous en avertirai. »