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decin à pareille heure, coûterait plus cher qu’une visite de jour, on va de préférence chercher le prêtre qui, lui, ne prend rien.

On attend au lendemain matin, si le moribond n’est pas décédé, pour faire venir le médecin qui, souvent arrive lorsqu’il n’y a plus rien à faire, ou même qu’à constater le décès.

On dit dans nos campagnes qu’une personne est au mouroir lorsqu’elle est près de rendre son âme à Dieu et l’on attend, comme nous venons de le voir, qu’elle soit dans cet état pour aller chercher le guérissou.

C’est ce qui eut lieu pour une pauvre vieille femme d’un village de l’arrondissement de Redon. Lorsqu’on appela le médecin, il constata qu’elle était à la dernière extrémité.

— Vous avez attendu trop tard à me faire venir, dit-il au mari, votre femme est bien malade.

— C’est que, voyez-vous, monsieur le guérissou, je n’savions point ; elle ne disait ren et