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Les paysans de la commune du Pertre se lèvent vers minuit, dans la nuit du trente avril au premier mai, pour aller répandre du sel sur les échaliers de leurs prairies, afin d’empêcher les sorciers de prendre leur beurre.

Ces derniers vont, paraît-il, cette nuit-là, courir les champs en disant :

Le lait à ta.
Le beurre à ma.

Pendant toute l’année, le malheureux fermier ensorcelé ne peut faire de beurre, tandis que le sorcier (qui est souvent un voisin) en a en abondance.

Heureusement que le sel mis sur l’échalier empêche tout sortilège.

On retrouve cette superstition, avec une variante, dans l’arrondissement de Redon :

Le premier mai, au matin, si l’on va avant que le soleil soit levé, promener un balai, entouré d’une guenille sur les prairies de ses voisins, on dérobe ainsi tout le beurre que les plantes pourraient produire.

Pour en faire profiter ses vaches, il faut, le