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point, sonnaient agréablement aux oreilles de tout le monde, et lui procuraient tous les plaisirs qu’il pouvait désirer ou imaginer.

Un soir, en revenant du marché de Bain, il s’arrêta à l’auberge du Château-Gaillard, et n’en sortit que très tard après avoir bu plusieurs pichés de cidre.

Le temps était superbe et la lune éclairait la campagne.

Yaume s’en allait en chantant à tue-tête des chansons impies, lorsqu’il rencontra sur la route un jeune poulain qui vint gambader autour de lui et se faire caresser.

« Tiens, dit le gars, v’là un p’tit ch’va ben docile, j’ai presque envie de l’enfourcher. »

Aussitôt qu’il eut manifesté ce désir, le jeune poulain se mit à genoux devant lui pour permettre à Yaume de le monter plus facilement.

Ce dernier, tout en riant des gentillesses de l’animal, lui grimpa sur le dos. La bête se releva et partit au galop.

Sans être dirigé, le poulain prit de lui-même le petit chemin creux de Pancé, par le bois du