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sait tout son argent avec de mauvais sujets de son espèce.

Le pauvre père Martin, usé par l’âge et les privations, s’en alla un jour rejoindre sa bonne femme, et laissa ses deux gars se disputer son héritage.

José fut le plus mal partagé : il eut la masure du bonhomme et s’en contenta. Le jeune eut les champs et commença par en vendre un, afin de pouvoir continuer sa vie de débauche.

L’aîné épousa une honnête fille de son village, qui lui apporta un joli mobilier et quelques immeubles. Il loua sa maison, les terres de sa femme, et s’en alla comme fermier au Frétay, la plus belle métairie de la paroisse. Comme il était honnête et travailleur, il prospéra dans ses affaires.

Yaume, le mauvais gas, vendit son bien sillon par sillon, et se trouva promptement aussi gueux qu’un rat d’église.

Il jalousait le bonheur de son frère, et n’en parlait que pour dire : « Ce n’est pas étonnant que José soit riche, il a eu non seule-