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soupe, on entendait le mouton qui disait sur sa pierre : « Soup’ soup’ soup’ soup’ soup’. »

Un gars dit : « J’te dépaisserai[1], Maît’ Jean. » et, en effet, il dit un matin au pâtou de la ferme : « Va chercher des glaines et fais les brûler pendant toute la journée sur la pierre où le mouton va s’asseoir. »

L’enfant fit ce qui lui fut commandé.

Le soir, à l’heure où le mouton devait venir, on enleva toute trace de feu, de glaines, de cendre, et les gars s’en allèrent sur le seuil de la porte de la ferme.

Maît’ Jean arriva et alla s’asseoir sur la pierre qui était brûlante. Aussi ce soir-là n’eut-il le temps que de dire une fois soup’ et de se sauver comme s’il avait le feu au derrière.

On ne le revit jamais dans la paroisse de Saint-Brieuc-des-Iffs, et l’on apprit qu’il était allé jusqu’à Saint-Symphorien.

La Jument blanche

Trois filles du village de la Marionnais

  1. Je t’attraperai.