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malheureuse sentinelle du campement, qui montait la garde à l’une des brèches du champ du repos.

La nuit de Noël, le loup-garou vint comme à l’ordinaire, pour faire peur au soldat, mais cette fois il eut affaire à un vieux troupier qui cria : « Qui vive ! »

Pas de réponse.

Le militaire s’élança la baïonnette en avant et au moment où il rejoignit le promeneur nocturne, celui-ci lui dit : « Arrêtez, ne frappez pas, je suis un homme comme vous. »

— Je ne connais pas d’homme de ton espèce répondit le soldat, qui lui enfonça son arme dans le flanc,

Le pauvre diable put cependant s’en aller ; mais comme la neige recouvrait la terre, le lendemain on découvrit sa demeure en suivant la trace de son sang.

C’était un jeune homme de seize ans appartenant à une honorable famille de Rennes. Il mourut au bout de quelques jours du coup de baïonnette qu’il avait reçu pour avoir voulu jouer au loup-garou.