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passé sur les vieux arbres du Boschet ; mais dans les nuits d’hiver, on voit encore quelquefois se balancer sur la branche la plus élevée du chêne au loup, la coiffe de la fileuse.

Pour être sorcier il faut se frotter tout le corps avec de la graisse d’un enfant arraché du ventre de sa mère avant le terme naturel.

L’enfant est coupé en morceaux et mis à bouillir, sa graisse est recueillie dans des vases fermant hermétiquement et que l’on cache dans les fermes derrière la roche du foyer, grosse pierre qui remplace la plaque de fonte dans les cheminées des paysans.

Avant de se servir de cette graisse, elle est présentée à un prêtre, sorcier lui-même, qui prononce certaines formules à rebours afin de donner à l’onguent l’efficacité nécessaire.

Sur le coup de minuit, lorsque tout le monde dort, celui qui veut devenir sorcier et qui a pu se procurer de la graisse d’enfant s’en va dans un carrefour, là il se