minuit, se tenant par la main autour de la croix, en chantant leur ronde :
- » À travès has et buissons,
- « J’trouverons l’z’autr’s là où y seront[1]. »
Dès qu’ils aperçoivent un passant, ils se jettent sur lui en poussant des cris, et le contraignent à danser et à chanter avec eux. Si le pauvre homme une fois entré dans la ronde, répète avec les sorciers le refrain sans y rien changer, ils l’entraînent, comme le dit la chanson, dans une course vertigineuse, le précipitent, en ricanant, dans les buissons et les haies, le tirent à travers tous les fourrés de ronces et d’épines, à moitié mort de peur et de fatigue, déchiré, ensanglanté, toujours tiré, toujours poussé, et ce n’est qu’au point du jour qu’il peut espérer échapper à ses bourreaux. Il reprend alors, s’il en a la force, la route de son village.
Quand le danseur, recruté par les sorciers, au lieu de dire exactement leur chanson, a
- ↑ « À travers haies et buissons
« Nous trouverons les autres où ils seront. »