Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/122

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« L’honneur est devers ma, » répondit le maire.

Il alla s’asseoir dans un fauteuil placé dans une embrasure de fenêtre et regarda entrer les généraux et officiers de tous grades, les fonctionnaires en uniforme et les beaux messieurs en habit et en cravate blanche.

Un garçon qui portait un plateau couvert de glaces, s’arrêta devant lui.

— J’aimerais mieux une bolée, dit le maire, mais puisqu’il n’y en a pas ici, faut ben que je me contente de ce que tu m’offres.

Lorsqu’il goûta la glace, il poussa un juron : « Bougre ! que c’est fré ! venir de si lain pour manger de si mauvais ca. »

Les danses commencèrent, et lorsqu’il leva les yeux et qu’il vit les dames qui, par derrière, montraient leurs épaules nues et, par-devant, la rote[1] aux puces, il fut scandalisé.

Il se leva indigné et s’en alla vers M. Féart, auquel il dit : « Je m’en vas, monsieur le préfet, votre maison est mal tenue ! »

  1. Le sentier.