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de la promenade de la Motte, le feu est à la Préfecture.

Une vieille femme qui se trouvait près de lui le rassura, et lui dit que c’était toujours ainsi quand il y avait bal chez le préfet.

Comme il allait franchir la grille de l’Hôtel, un agent de police voulut l’empêcher de passer, mais il se rebiffa en criant : « Rangeous don[1], j’sais le maire de G***, et j’ai mon invitation dans ma poche. »

Arrivé au bas de l’escalier où les équipages défilaient sans interruption, un huissier de service voulut le débarrasser de son parapluie, mais le bonhomme lui dit : « Jamais de la vie ! tu me le bézerais p’t’être[2]. »

À la porte du bal, pareille scène se renouvela, mais le maire se cramponna à son rifflard en s’écriant : « Pas pu à ta qu’à l’autre ! »

Et il entra dans la salle des fêtes.

Le préfet qui recevait ses invités, lui tendit la main et le remercia d’être venu à sa soirée.

  1. Rangez-vous donc.
  2. Tu me le prendrais peut-être.