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lerins qui viennent sur la Tombe à la fille, — c’est le nom qu’on lui donne, — demander à la pauvre victime, qui repose sous la mousse des bois, la guérison de leurs maux.

C’est là que fut enterrée, en 1793, Marie Martin. Bien que l’Église ne l’ait pas canonisée, elle est considérée comme une sainte martyre par les habitants de la contrée, qui racontent ainsi son histoire :

À l’époque de la Terreur, des bandits qui se faisaient passer pour des chouans, commettaient dans nos campagnes des crimes abominables. M. Rocher, directeur des forges de Moisdon, fut tué par eux d’une façon barbare : Ils le mutilèrent, lui coupèrent le nez, la langue, et le laissèrent expirer au bout de son sang.

En apprenant ce meurtre, Marie Martin ne put retenir un cri d’indignation. Elle fut entendue, dénoncée et bientôt enlevée de chez son oncle, avec lequel elle demeurait, et conduite dans la forêt de Teillay.

Là, les misérables la violèrent, l’attachèrent à un arbre, lui arrachèrent les yeux, lui cou-