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Sion et de la Roche-Giffart, était à la fin du xviie siècle, la terreur de ses vassaux, et surtout des cordeliers du couvent de Saint-Martin, situé près du château de la Roche, dans la forêt de Teillay.

Un moine de Saint-Martin, avait, en dépit du châtiment auquel il s’exposait, l’habitude de tendre des collets dans la forêt pour alimenter le garde-manger du couvent, de lièvres, de lapins, de bécasses. Il eut beau se cacher, il fut un jour surpris par un garde et amené devant son seigneur.

Celui-ci, furieux de voir qu’on l’avait bravé, se précipita dans la cour du château, saisit un coq qui s’y trouvait l’apporta au moine et lui dit :

— Tue ce poulet comme tu voudras être tué, car je te jure que tout ce que tu feras sur lui je le ferai sur toi.

— Vous le jurez ? dit le moine.

— Oui, je le jure.

Alors le cordelier enfonça un doigt jusqu’à la troisième phalange dans le derrière du coq, le retira, se le mit dans la bouche et regarda bien en face le marquis, en disant :