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Il entra à cet effet dans l’auberge où de nombreux rouliers étaient à table et riaient, sous cape, du sort réservé à la jeune fille que le seigneur de la Fonchaye venait d’enfermer.

En voyant cet encombrement de voyageurs, le petit couturier jugea d’un coup d’oeil que ses services seraient bien accueillis. Il s’offrit pour tourner la broche, ce qu’on accepta avec empressement.

Une grosse maritorne venait à chaque instant arroser les viandes et s’assurer qu’elles cuisaient convenablement. Le couturier, profitant de ce va-et-vient, demanda à la fille si elle ne connaissait pas un moyen de lui permettre de voir sa fiancée. La servante se fit d’abord tirer l’oreille ; mais le cuisinier improvisé semblait si malheureux et devint si suppliant, qu’elle lui avoua posséder une double clef et ajouta : « Je vous la confie, mon pauvre José, mais prenez garde de me compromettre, car je pourrais bien avoir, moi aussi, le sort de votre fiancée. »

José n’écoutait plus la servante, et était déjà dans la chambre de sa promise, à laquelle il dit :