habituelle des hôtes du manoir était des plus simples et des plus frugales.
Lorsqu’une jeune fille était demandée en mariage, la noce n’avait lieu que six mois après les fiançailles.
Il fallait au moins cela pour permettre aux menuisiers, — qui venaient s’installer au domicile des parents, — de fabriquer sur mesure les meubles des jeunes époux.
On descendait des greniers des planches de chêne qui étaient à sécher depuis quinze ou vingt ans. Ce bois, d’une épaisseur extrême, était, en raison de sa vieillesse, dur comme de l’ébène. Des artistes le fouillaient, le travaillaient et fabriquaient ces splendides armoires, ces grands buffets et ces superbes bahuts qui font aujourd’hui l’admiration des amateurs.
Le plus grand luxe du ménage était le linge. Il fallait que les armoires en fussent remplies. Aussi tous les tisserands du voisinage travaillaient nuit et jour, tandis que les couturières taillaient et cousaient les chemises, les draps et les serviettes.
La fiancée, pour faire patienter son futur, ne jouait pas du piano et ne lui récitait pas de