Comme la famille y passait toute la belle saison, c’est-à-dire depuis Pâques jusqu’à la Toussaint, et quelquefois même jusqu’à Noël, cette résidence d’été avait tout le confortable désirable. Elle était protégée par des douves larges et profondes, remplies d’eau, dont la terre avait servi à exhausser le jardin qui était lui-même entouré d’une énorme haie de buis ou d’épines ne permettant pas au passant d’en apercevoir l’intérieur.
Ce jardin, toujours très vaste, était l’objet de soins incessants. Il ne ressemblait en rien, lui non plus, aux jardins de notre époque. Les pelouses y étaient inconnues, mais en revanche les carrés, les losanges, les ovales s’étendaient à perte de vue, et chacun de ces dessins, aux formes variées, était entouré d’une bordure de petits buis qu’on taillait fréquemment.
Un cadran solaire avait sa place marquée au milieu de la grande allée centrale.
En plein midi, était une orangerie dans laquelle, à l’automne, on rentrait les orangers en caisses et diverses plantes craignant le froid.