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— Mais comment faisaient-elles ?

— Dame ! elles en apportaient chacune trois à la fois, une sous chaque bras et une troisième sur la tête. Si l’une de ces pierres venait à leur échapper, c’était fini, le diable les empêchait de la relever. L’infortunée fée à laquelle était arrivé ce malheur devait recommencer le voyage.

Et en effet on rencontre dans les champs voisins, éparses çà et là, des pierres gigantesques couchées par terre et qui sont étrangères aux roches de ces champs.

Je demandai à Jean-Marie Bosse, d’où il tenait ce récit.

— Du père François, me répondit-il.

— D’où est-il, le père François ?

— De cheu nous. C’est un bonhomme qui sait de belles histoires.

— Et toi, en sais-tu ?

Pt’-être ben que oui.

— Viens t’asseoir près de moi, je vais t’en dire une.

Le moutard parut ravi et écouta, la bouche ouverte, le conte de L’âne qui fait de l’or.