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manda, d’un ton courroucé, ce qu’il venait faire sur son domaine.

— Je cherche, dit-il, la fleur qui déjoue les sorts.

— Viens, je vais t’indiquer l’endroit où elle se trouve.

Elle l’invita aussitôt à la précéder dans un sentier étroit, plein de sinuosités et d’embûches ; mais il s’excusa sur son ignorance des lieux, et la pria de le guider à travers les méandres de la forêt. Elle le fit d’assez mauvaise grâce, et en grommelant le conduisit pendant de longues heures, au milieu des herbes et des ronces qui lui déchiraient ses jambes.

Il avança, sans se plaindre, jusqu’au bord d’un énorme trou béant, taillé à pic dans un rocher.

— C’est là, dit-elle, que croît la plante que tu cherches, et qui pousse dans les interstices du roc. Baisse-toi, et saisis-la si tu peux.

— Je n’oserai jamais, dit-il. Le vertige me prend aussitôt que je vois le vide, et il me semble inutile d’essayer.