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LES TROIS FRÈRES

épouserait ma fille Môna, l’unique héritière de mes biens et qui, avant notre malheur, avait refusé de nombreux prétendants.

« Plusieurs jeunes gens se sont présentés. Sept ont osé attaquer la fée et le dragon. Ils ont, sans doute, succombé dans la lutte car je ne les ai plus revus. Que le bon Dieu ait pitié de leur âme ! dit le vieillard en essuyant une larme.

« Tel est enfin le sujet de notre chagrin. »

Louis Giboire réfléchit au récit qui venait de lui être fait, puis regardant Môna, la plus ravissante créature du monde, il demanda au vieux fermier s’il était encore dans les mêmes intentions envers le jeune homme qui se présenterait pour tenter l’aventure.

— Je tiendrais volontiers la parole que j’ai donnée, répondit le malheureux fermier ; mais je n’encouragerai personne à engager une lutte aussi téméraire.

— Je compte cependant, ajouta le voyageur, affronter, dès demain, les périls que vous venez de me faire entrevoir. Je veux