Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/33

Cette page a été validée par deux contributeurs.
37
LES TROIS FRÈRES

toutes prises les unes après les autres.

« Maintenant nous n’avons plus ni lait, ni beurre, ni fumier et, vous le savez, jeune homme, sans fumier pas de grain. Nos champs vont rester en friche si la Providence ne vient à notre secours. »

— Depuis le jour où votre bétail vous a été dérobé, n’avez-vous jamais su ce qu’il était devenu ?

— Si fait : mes vaches ont été vues, tantôt dans la forêt voisine gardées par le dragon, tantôt conduites dans les chemins creux, par la fée elle-même.

— Avez-vous cherché à les ravoir ?

— Toutes les prières possibles ont été adressées à la fée qui, pour toute réponse, s’est mise à rire en nous demandant si les pauvres gens étaient toujours aussi bien accueillis chez nous. Les menaces ont suivi les prières, mais n’ont pas eu plus de succès.

« J’ai fait savoir, à plus de vingt lieues à la ronde, que le jeune homme, qui serait assez brave pour aller combattre mes ennemis, et qui me ramènerait mon bétail