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. Malgré tout ce que put faire Marie près du lutin pour leur rendre la santé, car son bon cœur leur avait pardonné, ils restèrent ainsi un an et un jour.

Cette leçon leur profita. À partir de ce moment, les plus exaspérés se calmèrent et personne n’osa plus rien dire.

Comme l’ouvrière était bonne avec tout le monde, compatissante avec les affligés, généreuse avec les pauvres, on supposa bien qu’elle n’avait pas vendu son âme au diable, et l’on finit, sinon par l’aimer, du moins par l’accueillir convenablement partout.

D’ailleurs avec les années elle était devenue riche et son rêve s’était réalisé. Elle avait créé un atelier important, de nombreuses ouvrières travaillaient autour d’elle. La maison qu’elle occupait lui appartenait, ainsi que plusieurs pièces de terre autour du hameau.

Tous les pères de famille l’enviaient pour leurs fils, et le père du beau meunier lui-même y songeait depuis longtemps.

Or un matin, le vieillard s’en alla demander la main de Marie pour son gars. Il