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La jeune fille émerveillée du travail du nain et de la rapidité avec laquelle les fuseaux se succédaient, lui demanda ce qu’elle devait faire.

— Rien, répondit-il ; me permettre seulement de t’accompagner et d’envoyer le rouet chez toi.

— Je veux bien que tu m’accompagnes, joli chanteur et ouvrier sans égal : mais ce n’est pas toi qui est capable d’emporter le rouet, il est trop lourd pour ta petite taille.

— Rassure-toi ; je peux devenir aussi grand qu’un chêne et aussi fort qu’un lion, quand cela est nécessaire. Je puis encore, — et cela est un de mes plus beaux dons — me rendre invisible aux yeux des gens.

Et sans plus tarder, le nain devenant grand comme un homme, chargea le rouet sur ses épaules et invita la jeune fille à le suivre.

Il la conduisit, par un chemin de lui seul connu, à travers des prairies remplies de fleurs, le long de petits ruisselets gazouillant sur les galets. Les sentiers qu’ils parcouraient étaient tapissés de mousse que