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Le père Bouilleau s’était donné une entorse à la jambe, parce qu’il avait refusé d’occuper la sorcière pendant la moisson.

La mère Guenoche avait eu la fièvre parce que la sorcière avait marmotté des paroles incompréhensibles en passant devant sa maison.

L’infortunée bonne femme serait certainement morte de faim et de besoin, si une jeune ouvrière n’avait eu pitié d’elle. Marie n’était cependant pas riche, et n’avait pour vivre, que le produit de son travail de couturière ; mais elle avait bon cœur, et était indignée de la conduite de ses voisins envers la pauvre vieille.

Le propriétaire de la masure habitée par la chouette — comme l’appelaient encore les villageois — ennuyé de loger celle-ci gratis, la mit un jour à la porte.

La malheureuse, étendue comme Job sur son fumier, gémissait de sa misère et priait tous les saints du paradis de lui venir en aide.

Marie, informée de la triste situation de sa protégée, accourut à son secours. Elle la