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III

À quelque temps de là, la mère de l’enfant alla à confesse et le curé lui raconta son aventure.

De retour chez elle, la paysanne gronda son fils et voulut le corriger à coups de bâton ; mais lui, prenant son violon, fit sauter sa mère comme il avait fait sauter M. le curé.

Furieuse de voir que son enfant était sorcier, elle alla quérir les gendarmes pour l’en débarrasser. Lorsque ceux-ci arrivèrent, il réussit à les faire danser comme les autres. Ils voulurent lui prendre son violon sans pouvoir y parvenir.

— Marchez devant moi, dit-il aux gendarmes, je vous suivrai jusqu’à Rennes.

En effet, il les accompagna jusqu’à la porte de la prison où les habitants du quartier sortirent dans la rue pour voir ce garçon que les gendarmes conduisaient au cachot.

Le prisonnier accorda son instrument et mit tout le monde en danse. Malheureusement la plaisanterie dura trop longtemps,