Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/274

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Passez au large !

Souvent ils se livraient bataille, et ensanglantaient l’herbe du chemin.

Les compagnons, dans leur vieillesse, aimaient à parler de leurs voyages, comme les vieux soldats de leurs batailles.

Nous nous rappelons avoir connu, autrefois, un ancien compagnon corroyeur qui, aux veillées d’hiver, se plaisait à narrer ses aventures et celles de ses camarades, c’est à lui que nous devons le conte du diable changé en fille.



Un matin, deux compagnons charpentiers quittèrent Rennes pour se rendre à Nantes, où ils espéraient trouver de l’ouvrage. Ils arrivèrent à Bain dans l’après-midi. Après avoir pris un repas dans l’auberge de Marg’rite Courtillon, rue de la Rouëre, ils s’en allèrent se reposer sur les bords du bel étang qui fait l’ornement de la petite ville. Comme ils étaient fatigués, ils se couchèrent sous les tilleuls où ils ne tardèrent pas à s’endormir.