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venait et qu’il n’avait pas trouvé de gîte pour lui et son attelage.

— Restez ici, répondit la fille, mon maître ne demandera pas mieux que de vous loger. Mettez vos barriques dans la cour, et votre cheval avec le nôtre.

La fenêtre de la chambre qu’occupait la servante donnait justement sur la cour, ce qui lui permit d’observer une chose assez singulière : à part le fût, dans lequel se trouvait l’huile que le voyageur avait vendue, les autres tonneaux avaient tous, à l’orifice, une pierre qui, de temps en temps, bougeait, comme pour permettre à l’air de s’introduire dans les barriques.

La fille descendit dans la cour, frappa contre les tonneaux, pour voir s’ils étaient pleins et, de chacun d’eux, une voix lui dit : « Est-il temps ? »

Elle rentra, fit bouillir de l’huile, et la versa dans les fûts qu’elle eut soin de fermer promptement pour étouffer les cris des malheureux qui, tous, succombèrent à leurs brûlures.

Au milieu de la nuit, le chef se leva,