Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/255

Cette page a été validée par deux contributeurs.

fonds de l’État, de Fougères à Rennes, avait été arrêtée et pillée. Il se dit : « Si je pouvais m’emparer de cet argent, ma fortune serait faite. Ma foi tant pis, qui ne risque rien n’a rien. »

Il descendit du chêne et se dirigea vers le rocher qu’il frappa de son sarciau, sorte de couperet qu’il avait à la main pour abattre les bouleaux, et répéta ce qu’il avait entendu dire.


« Je suis le lièvre blanc,
« Ouvre-lui sans crainte. »


La pierre tourna sur elle-même, et il se précipita sur les sacs d’argent qu’il cacha sous les bruyères et les ronces. Il alla ensuite chercher son cheval pour emporter l’argent deux fois volé.

Le lendemain, il dit à sa femme :

— Va chez mon frère, le prier de te prêter un boisseau.

La femme y alla, et ne rencontra que sa belle-sœur qui lui demanda :

— Que ton homme veut-il faire d’un boisseau ?

— Je n’en sais rien, il ne me l’a pas