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bataires depuis des années, c’est qu’ils lui avaient lancé des pierres une nuit qu’ils la surprirent volant du bois dans leur bûcher. D’autres étaient perclus de rhumatismes, parce qu’ils avaient excité leurs chiens après elle, pendant qu’elle déracinait des pommes de terre. Enfin tout le monde avait des griefs à lui reprocher.

Les plus à plaindre étaient, certes, ses proches voisins, les trois frères qui voyaient chaque jour leurs fruits disparaître et leurs poules diminuer. Ils la prévinrent qu’ils se vengeraient, mais elle se moqua de leurs menaces.

Une nuit qu’ils l’entendirent saccager leurs choux et leurs salades, tous les trois furieux se levèrent, prirent un gourdin et la poursuivirent au milieu des légumes. L’ayant rejointe, ils lui administrèrent une telle volée de coups de bâton qu’elle resta sans connaissance, étendue par terre.

Les jeunes gens rentrèrent chez eux, espérant que la correction, que venait de recevoir leur voisine, l’empêcherait de recommencer ses déprédations, sans songer un