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chez un vannier, acheta l’objet en question, le coupa en deux et le mit dans son sac.

Sa mère désolée lui dit :

— Mais malheureux, ce van ne pourra jamais être raccommodé. Si tu tenais absolument à le mettre dans ton sac, il suffisait de lui couper les oreilles, c’est-à-dire les anses, que l’on aurait pu faire remettre par le premier fabricant de paniers venu.

— Ah ! dame ! Je n’savions point, répondit Jean l’Hébété. J’croyons qu’c’était comme pour la viande.

Enfin comme Jean aimait les chevaux et les soignait passablement, sa mère l’envoya à la foire pour acheter un cheval de trait.

L’innocent eut assez bon goût et fit un bon marché. Mais aussitôt qu’il eut acheté l’animal il lui coupa les oreilles et le ramena ainsi mutilé à la maison.

Comme il était tard, la bonne femme ne se dérangea pas ; seulement le lendemain matin, au point du jour, elle se rendit dans l’écurie et trouva le cheval crevé et allongé dans une mare de sang.

— Qu’as-tu encore fait ? dit-elle à son fils.