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avant de mourir. Je meurs… Je meurs ! »

Le brave homme de curé se leva précipitamment, mit sa soutane de travers et vint ouvrir la porte, une chandelle à la main.

Les cris plaintifs avaient cessé, et les époux Marchand s’étaient sauvés.

Le cadavre de la vieille s’abattit sur le prêtre et éteignit sa lumière. Il appela sa servante, son domestique, et tous les trois réunis constatèrent, à leur tour, que la bonne femme était morte.

L’infortuné curé se lamentait de n’avoir pu secourir cette femme, peut-être en état de péché mortel. Il se trouvait aussi malheureux que Pierre Marchand et répétait comme lui : « Que faire ? que devenir ? »

Sa servante lui dit :

— Rassurez-vous, monsieur le recteur, Jean votre domestique va mettre la vieille dans un sac et la porter au gué de Marvaise. On supposera qu’elle s’est nayée[1].

— Faites ce que vous voudrez, répondit le curé atterré.

  1. Noyée.