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Marie s’animer, descendre de l’autel, et qu’elle l’entendit lui dire : « Jeanne, je viens à ton secours. Dans un instant j’aurai chassé le mauvais ange de la terre, et alors tu pourras sortir d’ici sans aucune crainte. »

De la taille de Jeanne, et avec des vêtements pareils à ceux de la jeune femme, elle sortit de la chapelle et regarda où pouvait être Satan. Elle l’aperçut sur le haut du rocher d’Uzel qui la guettait comme un hibou guette une souris. Il était là, les bras croisés, qui la regardait venir d’un air joyeux.

Il ne se doutait guère du sort qui l’attendait.

La Vierge descendit le coteau jusqu’au bord de la rivière, détacha elle-même le bateau amarré au rivage, et le dirigea vers l’autre rive sans le secours de personne.

Le diable, émerveillé de son adresse, ne la quittait pas des yeux.

Elle sortit du bateau et gravit le rocher d’Uzel. Un voile cachait son visage.

Arrivée presqu’au sommet, elle releva ce voile et étendit la main vers le démon.

En reconnaissant la mère du Christ, Sa-