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La journée parut longue à Louis qui, ce jour-là, ne rencontra pas Satan, et se vit obligé d’attendre la nuit.

L’heure arriva enfin ; mais lorsque ce moment fut venu, Louis épouvanté de l’engagement qu’il allait prendre, n’osait plus avancer. Il se disait, pour ranimer son courage près de défaillir : « Dix ans de bonheur ! c’est long et séduisant. Puis Dieu ne permettrait pas, comme l’a dit Jeanne, qu’une femme pieuse et bonne devînt la proie du diable. »

Malgré tous ces raisonnements il ne pénétra qu’en tremblant dans les grottes du rocher, en se déchirant aux ronces et aux épines qui en obstruaient les abords.

Satan l’attendait. Que se passa-t-il entre eux ? On l’ignore. Toujours est-il que Louis en sortit vieilli de dix ans, les cheveux presque blancs, mais le dos ployant sous des sacs énormes.

Dès le lendemain matin, il se rendit chez M. de la Driennays pour lui apprendre qu’il avait apporté de Palestine un trésor immense, qui lui permettrait d’acheter, s’il le