— Chez qui ?
— Chez moi.
— À qui cet or ?
— À toi si tu le veux. (C’était la première fois qu’il tutoyait son maître.)
— Qui donc es-tu ?
— Satan.
Louis, un peu troublé à cette réponse, se remit cependant et reprit :
— Et que veux-tu que je fasse de cet or ?
— Porte-le au vieil avare de la Driennays, afin de devenir son gendre.
— Qui t’a dit que j’aimais Jeanne ?
— Je l’ai deviné.
Louis du Plessis contemplait ces tas d’or et se disait : « C’est vrai, avec cela je pourrais sans doute l’épouser. »
— Quelles sont tes conditions ? demanda le pauvre amoureux, qui supposait bien que le diable ne lui donnerait pas son or gratuitement.
— Prends cette fortune, répondit Satan, fais-en ce que tu voudras ; mais épouse Jeanne qui, dans dix ans, cessera d’être ta femme parce qu’elle m’appartiendra, et je