Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’OISEAU DU ROI


Au temps jadis, une femme vint à perdre son mari, et en eut un tel chagrin que son caractère, qui avait toujours été égal, s’aigrit au point de devenir capricieux, fantasque et vraiment insupportable.

Sa fille unique, qu’elle idolâtrait du vivant de son défunt homme, fut parfois gâtée d’une façon ridicule et d’autres fois chassée et punie pour les motifs les plus futiles. Il arrivait même à cette femme de frapper brutalement sa fille, sans que celle-ci devinât pourquoi.

Un jour, dans un accès de démence, elle ordonna à sa servante d’aller promener l’enfant dans une forêt voisine, de l’y égarer et de l’y abandonner.

La domestique, qui était une affreuse