Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/167

Cette page a été validée par deux contributeurs.

qui se rendaient à la messe de minuit.

Le malheureux crut sa dernière heure arrivée, et, entendant dans le lointain les cloches de l’église, il se rappela sa mère, son enfance, puis la puissance si grande de la Vierge des potiers. Il invoqua celle-ci du plus profond de son cœur, se repentit de ses péchés, jura de se corriger et fit vœu, s’il échappait à la mort, d’élever à Chartres une chapelle à la Vierge.

Ô miracle ! son appel est entendu, la foudre éclate, le tonnerre tombe sur la rive droite de la Seiche, en détache un lambeau qui roule dans l’eau, formant une chaussée solide qui permet au cheval de remonter sur la route.

Le potier changea de conduite et, fidèle à sa promesse, fit édifier une chapelle qui est tombée en ruine vers 1817. Elle a été remplacée par le petit édicule, dont il est question au commencement de cette légende, construit près d’une mare qui occupe la place de l’antique sanctuaire.


(Conté par M. Châtel, fabricant de chaux à la Chaussairie, commune de Chartres.)