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un jour bien surpris de trouver un oranger chargé de dix oranges.

Il en cueillit une, et son étonnement devint de la stupeur en voyant la branche saigner, à l’endroit où le fruit venait d’être détaché.

Le roi se souvint que l’enchanteur Merlin habitait la forêt, et il l’envoya quérir aussitôt, pour avoir l’explication de ce prodige si nouveau pour lui.

Lorsque Merlin arriva Sa Majesté lui dit :

— Toi qui sais tout, peux-tu éclaircir cet étrange phénomène ?

— Parfaitement, Sire. Cet oranger cache un être vivant, métamorphosé par une fée ou un magicien. Les neuf oranges, qui restent à cette arbre représentent les doigts de l’infortuné qui est devant vous et qui nous entend. Le dixième doigt était le fruit que vous avez cueilli, et c’est pour cela que le sang coule.

— Peux-tu rendre à ce malheureux sa forme première ?

— Oui, répondit le magicien, car ma