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rier. Nous ferions inutilement le tour du monde pour lui trouver une femme plus jolie. »

Après ce bavardage, peu propre à rassurer Yvonne, la vieille l’enleva, mourante de peur, de dessus son tapis de gazon, la mit sous son bras et l’emporta chez elle.

Lorsqu’elles furent arrivées, la femme de l’ogre, qui n’était pas méchante, remarquant l’air malheureux de la pauvre enfant, voulut la rassurer ; elle lui fit des avances et lui donna des tartines de confiture qu’Yvonne dévora malgré son chagrin, car elle n’avait rien pris depuis le matin.

L’ogre ne rentra que fort tard dans la nuit. Sa première parole fut pour demander à manger. On lui servit un veau tout entier, qui disparut dans un clin d’œil. Il en fut de même d’une douzaine de canards, d’un lièvre et de six lapins, sans compter un grand nombre de pains et un plus grand nombre de bouteilles de vin.

En passant pour aller se coucher, près du lit où reposait Yvonne, qui dormait