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LE PANIER DE PÊCHES

Me voilà bien loti, pensait ce dernier en lui-même. Garder trente lapins, sans en voir un seul s’échapper, doit être aussi difficile que de garder un boisseau de souris. Et il s’en allait ainsi tout penaud lorsqu’il rencontra la mendiante.

— Quel air malheureux tu as, mon garçon. Conte-moi donc bien vite tes chagrins.

Le gardeur de lapins lui confia ses infortunes, et fut tout surpris de la voir rire.

— Ne crains rien, mon ami, je t’ai pris sous ma protection et je veux te tirer d’embarras.

— Puissiez-vous dire vrai.

— Tiens, voici un sifflet que je te donne, et n’importe où seront tes bêtes elles viendront dans ton sac quand tu les auras appelées trois fois.

— Serait-ce possible ? Vous êtes donc une fée ?

— Va toujours et aie confiance.

Le berger improvisé se dirigea vers la forêt et mit ses animaux en liberté. Ils étaient charmants à voir ces petits lapins, trottant la queue en l’air, au milieu du thym et du