Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/10

Cette page a été validée par deux contributeurs.
14
LE PANIER DE PÊCHES

La mère, têtue comme une Bretonne qu’elle était, dit à ses deux aînés :

— Vous n’êtes que des sots ; votre jeune frère, seul, a de l’esprit.

Elle appela ce dernier, lui cueillit elle-même des pêches, et l’envoya chez le roi.

Il rencontra, comme ses frères, la mendiante qui lui demanda ce qu’il portait ainsi.

— Des pêches, ma bonne femme, répondit-il.

— Montre-les moi.

Le jeune homme ouvrit son panier, la vieille toucha chaque pêche qui atteignit aussitôt une grosseur prodigieuse.

Le paysan continua son chemin et ne tarda pas à arriver au palais. Il eut bien de la peine à obtenir d’être conduit près du roi qui avait encore présents à l’esprit les poussins et les crapauds ; mais, lorsque Louis — c’était son nom — eut fait voir ses pêches aux domestiques, ceux-ci s’en allèrent bien vite prévenir leur maître que cette fois on lui apportait des pêches comme il n’en avait jamais vu.