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THOMISME

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XVII. Duplicis or Unis fucultates, organicæ et inorganisé, ex anima humana per nnluralcm resultantiam émanant : priorOB, ad quus jonsus perti- : et, in coruposito subiectantur ; posteriores in anima sola. Est igilur intellectus facultés ali nr^ano intrinsece independens.

XVIII. Immaterialitatem necessario sequitur intellectualitus, et ita quidem ut secundum gradus eloDgationis a materia sint quoque gradua intellectualitatis. dæqualum intellectionis obiectum est communiter ipsum en » ; proprium veto intellectus liumani in præsenti statu unioi. s. quidditatibus abstraclis a conditinnibus materialibus c mtinetur.

XIX. Cognitioncm ergo accipinms a rébus sensibilibus. Cum auleru sensibile non sit intelligibile in actu, præter in’.ellectum formaliter intelligentem, aduiiltenda est in anima virtus activa, quæ species iutelligibiles a phautasmatibus absti anal.

XX. Per bas * ; >ecies directo unirersalia cognoscimus ; s’ngularia sensu aîtingimus, tnm etiam intellectu per con versionem ad phantasmata ; ad cognitionem vero spirilualium, per analogiam ascendimus.

XXI. Intellectum sequitur, non pr.iecedit, voluntas, quæ necessario appétit id quod sibi præsentatur tamquam bonum esomni parte explens appetitum, sed inter plura bona, quæ iudicio mutabili appetenda proponuntur, libère eligit. Sequitur proinde electio iudicium practicum ultinitim ; at quod sit ultimum, voluntas efficit.

XXII. Deura esse neque immédiate intuitioæ percipimus, neque a priori demonstramus, sed utique a posteriori, h. e. pei ea quæ fact a sunt, ducto argumento ah effectibus ad cansam : vid. a rébus quæ moventur et sui motus principium adacqu.itum esse non possunt, ad primnni Motorem immobile-.. ; a proccssu t-erum mundanarum, ecausib inter se subordinatis, ad primam Causant incausatam. s corrnptibîlibas quæ aequaliter se habent ad esse et non esse, ad En ; ’absolute necessarium ; ab iis quæ secundum minoratas perfeotiones essendi, vivendi, inlelligen li, plus et minus sunt, vivunt, intelligunt, ad Eum qui est maxime intelligen--, maxime vivens, maxime ens ; denique, ab ordine universi ad Intellectum separatum qui res ordmavil, disposuit, et dirigit ad finem.

XXIII. Divina Essentia, per hoc quod exercitæ actualitati ipsius esse identificatur, seu perLoc quod est ipsum Esse subsistens, in sua veluti metapliysica ratione bene nobis constiluta proponitur, et per hoc idem rationem nobis exhibet suæ inlinitatis in perfectione.

XXIV. lpsa igitur puritate sui esse, a finitis omnibus rébus secernitur Deus. Inde infertur primo mundum nonnisi j>er crei tionem a Deo procedere potuisse : deinde virtutem creativam, qua per se primo attingitur ens in quantum en », nec miraculose alii Saitæ naturæ esse communicabilem ; nullum denique creatum agens in esse cuciiiuscumque cTcctus influere, nisi molione accepta a prima Causa.

A l’ordre synthétique des vingt-quatre propositions, suivi dans des commentaires autorisés auxquels chacun peut recourir, nous croyons devoir, dans ces courtes réflexions, préférer l’ordre analytique de la connaissance humaine. C’est l’ordre observé par saint Thomas dans la Somme Théologique ; à le suivre nous-mêmes, nous gagnerons de surprendre la pensée thomiste, sinon dans son effort d’invention, du moins dans son travail d’organisation. Et cette contre-épreuve permettra de toucher du doigt la nécessaire cohérence du système.

[XXII] La première question qui tourmentait Thomas enfant, au Mont Cassin, est aussi la première qu’il pose au début de la Somme : qu’est-ce que Dieu ? Mais d’abord, Dieu nous est-il immédiatement connu ? A parler absolument, sans avoir égard à quoi que ce soit d’autre que les caractéristiques de l’Etre divin, il faudrait répondre : Dieu est immédiatement connaissable, car Dieu est toute lumière. Mais d’un point de vue relatif, en ayant égard aussi à l’infirmité congénitale de l’esprit humain, il faut répondre : non, Dieu ne nous est pas immédiatement connu ici-bas ; car la lumière divine, si éclatante soit-elle, demeure voilée à nos yeux. Dieu ne se révèle à nos yeux que par ses œuvres. Et donc le

penseur, en quête de Dieu, doit se mettre tout d’abord en présence du monde réel. La démonstration qu’il tentera ne sera point une démonstration a priori, par les causes ; car Dieu n’en a point. Ce sera une démonstration a posteriori, par les effets. Dès la question a de la Somme, article 3, saint Thomas trace cinq avenues lumineuses, par où l’homme peut s’élever à la connaissance de Dieu.

La première voie a pour point de départ le fait manifeste du mouvement. Le sujet qui est en puissance à un certain acte, à une certaine perfection, ne saurait se réduire par lui-même en acte, car le terme n’est pas renfermé dans le principe. Donc la nécessité apparaît de recourir à un sujet précédent, qui soit lui-même en acte ; et le recours ne saurait être infini, sinon rien ne commencerait. Au principe de tout mouvement, il faut nécessairement admettre un premier Moteur, Acte pur.

La deuxième voie a pour point de départ le fait manifeste de la causalité qui existe dans la nature. Elle se distingue de la première, qui considérait le sujet déjà constitué dans son être propre : celle-ci le considère à l’état possible, et atteint la genèse de son être même. Toute cause agissante dans la nature est mêlée de potentialité, et donc exige d’être réduite en acte par une Cause première qui soit Acte pur.

La troisième voie a pour point de départ le fait manifeste de la contingence. L’ordre entier de l’existence est-il contingent ? Non sans doute, car alors il manquerait de raison suffisante. La raison suffisante ne se rencontre pas dans les êtres contingents. Il faut donc la chercher en dehors d’eux, dans un premier Etre nécessaire.

La quatrième voie a pour point de départ le fait manifeste des degrés de perfection qu’on rencontre dans la nature. S’il y a gradation dans un certain ordre, il doit y avoir dans cet ordre un degré suprême. Ceci n’est pas applicable à telles raisons formelles, que sont les essences spécifiques ; car elles ne comportent pas déplus et de moins : ainsi l’on n’est pas plus ou moins homme. Mais cela est applicable à telles raisons formelles que sont les perfections simples : substance, vie, puissance active, connaissance, amour, être, unité, bonté. Les perfections simples appartiennent aux natures Gnies, dans la mesure où celles-ci participent un certain acte. L’Acte imparticipé, entièrement pur, est nécessairement unique.

La cinquième voie a pour point de départ le fait manifeste de l’ordre qu’on observe dans le Cosmos. Faire appel à la nécessité du déterminisme universel, c’est avouer qu’on renonce à expliquer quoi que ce soit. Comment en effet la nécessité aveugle de la nature expliquerait-elle la poursuite intelligente d’une fin ? Comment expliquerait-elle l’orientation de l’ensemble vers un centre de gravitation unique, postulat irrécusable d’un univers visiblement hiérarchisé, depuis la matière brute jusqu’à l’âme intelligente et li’ure ? Il faut donc admettre, dominant et gouvernant le Cosmos, une première Intelligence.

Cinq voies dont la convergence permet d’intégrer le concept d’une Réalité suprême, source de toute réali’.é : premier Moteur, première Cause, Etre nécessaire, Etre imparticipé, première Intelligence. Cinq raisons formelles d’une perfection nécessairement unique et infinie sous tous les aspects, raison d’être de tout, età soi-même sa propreRaison d’être La nature de Dieu est une pure nécessité d’existence ; un seul mot le définit, l’Etre. Est igiturDeus suum esse, et non solum sua essentia. (q. 3 a. 4).

[XXIII] L’identité absolue de l’essence et de l’êtreconstitue l’Etre divin dans un degré entièrement incommunicable de simplicité, dans une trans-