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SOURCIERS (BAGUETTE DES)

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la pratique existante, en cessant une bonne fois de considérerce qui nous apparaît subjectivement dans la conscience sous forme île loi obligatoire, absolument respectable en elle-même, pour ne plus s’occuper que des coutumes, des mœurs, des règles de conduite telles qu’elles nous sont données objectivement dans chaque milieu, à titre de faits enfin, analogues à ceux auxquels s’attachent les sciences positives. La même critique de fond se retrouve comme en perspective dans des formules d.u genre de celles-ci : « les faits moraux ont leur origine dans la volonté libre de l’homme » (p 8), ou encore (p. aoG) : c’est de rapporter toutes choses à la raison humaine comme à leur centre que vient « l’idée d’an ordre moral dont la conscience de l’homme, seul doué de raison et de liberté, est à la fois le principe et la raison d’être, etc’. »

Il faut savoir gré aux nouveaux sociologues d’avoir mis au jour pour leur compte l’insuffisance de pareille interprétation du devoir. Quand ils s’appliquent à montrer qu’on ne saurait expliquer eongrument l’obligation qu’en sortant de l’individu pour s’adresser à un principe qui le dépasse (cf. v. g. PaVconnbt, op. cit., p. 3Ô2 sq.), la saine philosophie ne peut qu’applaudir à leurs efforts. Où elle est contrainte de se reprendre, c’est lorsque, sous prétexte qu’en dehors de l’individu, il ne reste dans le monde de l’expérience que la société, ils le mettent, ce principe de l’obligation, dans la société même (cf. Dukkheim, op. cit., p. 7 i sq ; sup., n. io). Comme si, prise en elle-même, à titre de réalité expérimentale, la société nous affranchissait davantage des faits, comme si elle nous élevait davantage de ceux-ci au droit, que l’individu envisagé de la même manière ! Comme si dès lors elle assurait à l’impératif moral un fondement plus solide ! Ainsi les sociologues portent-ils la peine de leur empirisme, car c’est ici, faut-il l’ajouter, que nous le retrouvons avec toutes ses insuffisances à lui aussi.

Combien donc l’ancienne morale, métaphysique et théologique, n’y avait-elle pas mieux vii, qui faisait tout reposer dans l’espèce sur une Volonté souveraine, identique — nous y voilà revenus — à la suprême Raison ! Ce n’est pas ici le lieu de déduire tout au long ni même d’indiquer les diverses conséquences de cette grande et haute vérité ; ne retenons que celle qui intéresse directement le présent problème. Elle revient à montrer que le rationalisme ainsi entendu échappe à tout danger de subjectivisine Car on rend compte alors que notre raison humaine t>u notre conscience (à ce point de vue pratique, c’est tout un) ne représente, elle, que la

« règle prochaine » de nos actes, étant, selon l’expression

familière à S. Thomas, la ressemblance participée de cette Lumière incréée qui éclaire tout homme venant en ce inonde (f/uuedam participata timilitudn Lnminis increot/), ou, si l’on veut, étant l’organe en nous de cette Raison et de cette Volonté absolue d’où procède en dernière analyse tout bien comme tout ordre, toute moralité comme toute loi

Bini.ioGHAPiiiB. — En dehors des ouvrages cités dans le cours de l’article, cf. J -A. Chollet, La morale est-elle une science. 3 Lille, Morel, igo5, et

1. Plus récemment, M. Rançonnât disait de même, exposant pour la c i tiquer la conception morale de la reip’oitnlidité : « la loi mura ! » - est « (ans termes « le cette Conception) (notre ouvre propie. et c’est la volonté qui fèie l’autorité dent elle est investie n (La Responsabilité, étude de Sociologie, p. 363) ; « c’est de quelque qui est en moi que provient l’autorité de la loi » p 368). — Voir aussi, Dlkkheim, Sociologie et pftilotop/iie, p. 97,

S. Dbploiob, Le conflit de la Morale et de la Sociologie, Louvain, 191a.

H. Dbhovr.


SOURCIERS (BAGUETTE DES). —Malgré le congrès qui a eu lieu en 1913, beaucoup de savants n’admettent pas l’existence de la sourcellerie. Mon but est de chercher s’il existe des expériences réellement démonstratives dans un sens ou dans l’autre.

Mes études sur ce sujet ont commencé il y a presque trente ans, et c’est seulement depuis quelques mois que je suis arrivé à me faire une opinion fondée sur des preuves que je crois bonnes.

Cette conférence se divisera en trois parties :

1° Ce que l’on cherche ;

2 Les moyens employés ;

3° Les résultats.

I. — Ce que l’on cherche

Une source est un courant d’eau souterrain qui émerge naturellement ou artificiellement.

Ces courants sont dus aux pluies qui tombent à la surface du sol et pénètrent à l’intérieur.

Sur les pentes de l’Himalaya, il tombe de 12 à 17 mètres d’eau par an.

A Paris, la moyenne est de 556 mm. par an

En France — — 760

Dans le Sud de la Tunisie — 200 mm. — En Kroumyrie : — 1.800 mm. —

A Paris, la moyenne annuelle des jours de pluie a été de 155 jours, de 1773 à 1 845.

Cette moyenne s’est élevée à 2Il jours, de 18-j3 à 1883. ;

Cette pluie, ou ruisselle à la surface et grossit les cours d’eau, ou bien elle s’infiltre ; une partie s’évapore pour contribuer à former les nuages, l’autre partie pénètre dans le sol perméable pour former les courants d’eau souterrains, lorsqu’elle rencontre une couche de terrain imperméable.

A la surface du sol, il y a peu de lacs, et les ruisseaux sont plus nombreux que les rivières et les fleuves ; il en est de même dans le sous-sol.

Ce sont ces courants d’eau souterrains qu’il s’agit de trouver.

II. — Moyens employés

I) Signes extérieurs. — (a) La végétation peut indiquer le voisinage de l’eau ; par exemple, lorsqu’il pousse sur une pente (pas dans un bas fond) des joncs, de la menthe, du lierre terrestre, etc. (b) La neige fond plus vite sur les terrains situés au-dessus des cours d’eau, (c). Les arbres souvent foudroyés sont ceux qui conduisent le mieux l’électricité, parce que leurs racines vont chercher l’eau parfois jusqu’à 10 mètres de profondeur… etc.

2) Procédés acoustiques. — L’acoustèle de Daguin est un tronc de cône dont la grande base repose sur le sol et la petite pénètre dans le conduit auditif au

1. Beaucoup de personnes voient encore dans les expériences de sourcellerie une forme de la sorcellerie. On a cru opportun de redresser leur erreur. La Conférence du D r Maraire a été donnée une première fois, pour les memlires de l’I n-titut général psychologique, le 7 avril 1919, à l’amphithéâtre de Médecinedu Collège de France ; elle a para dans la Bévue scientifique, 14 février 1920 ; l’Académie des Sciences l’a couion.iée. Par gracieuse permission de l’auteur, nous la reproduisons avec de larges coupures. — Sur la nature physiologique du don propre aux sourciers, on trouvera une note du même auteur, dans les Comptes rendus de l’Académie des Sciences, t. t’LVI, p 1091, séance du 7 avril 1913.

(N. I). !.. D.).