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SLAVES DISSIDENTES (ÉGLISES)

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Elles sont à peu près les mêmes que celles qui ont passé dans la pratique du patriarcat oecuménique de Gonstantinople. C’est dire qu’elles s’élèvent à une quinzaine environ, en dehors du cas d’adultère proprement dit Signalons les principales : Une absence de quatre ans de la part du mari, qui ne donne pas de ses nouvelles, ou qui ne pourvoit pas à la subsistance de son épouse ; la dilapidation delà fortune familiale par l’un des conjoints s’adonnant au vice de l’ivrognerie ; les voies de fait ou menaces de mort entre conjoints ; la sodomie du mari ; une maladie incurable survenant après le mariage, comme la folie, l’épilepsie, l’yliotisme et la syphilis ; la condamnation publique et déshonorante de l’un des conjoints pour vol, débauche ou meurtre ; le refus obstiné de l’épouse, qui s’est séparée sans raison plausible de son mari, de reprendre la vie commune, après trois ans écoulés. Cf. Revue catholique des Eglises, !.. V (1908), p. 177-179.

Bibliographie. I. Sur l’histoire de l’Eglise bulgare.

— (joloubinskh, Précis d’histoire des Eglises orthodoxes bulgare, serbe et roumaine (en russe), Moscou, 187 i : C. Jirkcbk, Geschichte der Bulgaren, Prague, 1876 ; A. Lapôtre, Le pape Jean Vlll, Paris, 1895, p. 100 sq. ; A. Thbiner, Monumenta historiæ Slavorum meridionalium, 1. 1 ; J. Markovitch, Gli slavi ed i Papi, t. II, p. 502 608, Zagreb, 1897 ; H. Gblzbr, Der Patriarchat von Akrida, Leipzig, 1902 ; L. L^mouchb, La Bulgarie dans le passé et dans le présent, Paris, 1892 : V. Lah, De unione Bulgarorurn cuin Ecclesia romana ab anno 120b123b, dans Archiv fur Katholisches Kirchenrecht, t. XC1V (1880), p. i 9 3-256 ; P. Fr. Eus. Fermendgiu, Acta Bulgariæ ecclesiastica ab an. 1565 ad an. 1799, Zagreb, 1887 (t. XVIII de YAcademia scientiarum et artiurn Slavorum meridionalium) ; S. Vailhé, article Bulgarie, dans le Dictionnaire de théologie catholique Vacant-Mangenot, t. ii, 1 174-ia36, où l’on trouvera un aperçu complet et suffisamment développé de l’histoire de l’Eglise bulgare, avec une abondante bibliographie.

II. Sur le conflit grkco-bulgarb (1860-1872) bt la constitution de l’Exarchat. — Les pièces relatives à ce différend ont été réunies par L. Petit, dans le tome XLV de la Collectio Conciliorum de Mansi, col. I-5Ô2 ; Traduction française des Statuts de l’Exarchat, dans les Echos d’Orient, t. XIII, p. 351-355 ; t. XIV, p. 20-24, 170-176, 212216 ; Tkplov, La question gréco-bulgare (d’après les documents inédits, en russe), Saint-Pétersbourg, 1889 ; T. Bourmof, Le conflit ecclésiastique grécobulgare (en bulgare), Sophia, 1902 ; A. d’Avril, La. Bulgarie chrétienne, dans la Revue de l’Orient chrétien, t. 11(1897), p. 271-301 ; M. Jugib, Nationalisme et phylétisme dans l’Eglise gréco-russe, dans les Echos d’Orient, t. XXIV (1925), p. 326 33g ; ARISTARCHI BEY, To ^0’jXya.pix.iv Ç/j^/i/j. » xat où véai

irh/.TC’.Jv.i Tyb TtavffJ.aui’ffjxoD h>’Av « toM (5 volumes de documents), Athènes. 1875-1876.

III. Sur l’organisation et la situation actuelle du l’Eglise bulgare. — S. Zankov, Die Verfassung der bulgarischen orthodoxen Kirche, Zurich, 1920 ; A. Ciiopof, La Bulgarie sous le rapport religieux (en bulgare), Philippopoli, 1889 ; R. Janin, Les Eglises orientales et les rites orientaux, Paris, 1932, p. 308-320 ; V. Serres, Le concile de l’Eglise nationale bulgare, dans les Kchos d’Orient, t. XX (1921), p. 183-194. Sur l’histoire intérieure de l’Eglise bulgare depuis 1898 jusqu’à 1926, voiries chroniques des Eglises orientales parues dans les Echos d’Orient.

II

L’ÉGLISE SERBE

I. Coup d’œil sur l’histoire de l’Eglise serbe. — II. Situation actuelle de l’Eglise serbe.

I. Coup d’œil sur l’histoire de l’Eglise serbe.

— On voit généralement dans les Serbes une peuplade slave originaire de l’Europe centrale, dans la région comprise entre le Dniester et les Karpathes. L’empereur Héraclius, débordé par l’invasion des Avares, les appela à son secours. Une première colonie se fixa d’abord près deSalonique, comme l’atteste encore la ville de Servia. Une autre immigration plus nombreuse vint occuper, au nom des Byzantins, la Serbie, le Monténégro, une partie de la Macédoine et la Dalmatie méridionale. S’il faut en croire Constantin Porphyrogénètb, De administrando imperio, c. 31, P. G., t. CX1II, col. 284, Héraclius demanda au pape de leur envoyer des missionnaires, ainsi qu’à leurs frères, les Croates, établis dans la Dalmatie septentrionale et la Croatie actuelle. Mais tandis que les Croates acceptèrent docilement la prédication évangélique et formèrent bientôt une Eglise florissante profondément attachée au Siège romain, les Serbes se montrèrent plus revêches. Les missionnaires romains n’obtinrent auprès d’eux qu’un médiocre succès, et encore ne fut-il pas durable. Au ix c siècle, la conversion des Serbes était une œuvre à recommencer. Elle fut reprise sous le règne de Basile le Macédonien (867-886) par des missionnaires byzantins, qui donnèrent, cela va sans dire, aux nouveaux convertis la liturgie de Constanlinople. L’Eglise serbe fut ainsi entraînée comme fatalement à graviter autour de l’Eglise byzantine.

Du commencement du xe siècle jusqu’à l’avènement d’Etienne Némania, en 115a, les Serbes, partagés en petits Etats ou joupanies, sous l’autorité nominale d’un grand joupan, furent successivement la proie des Bulgares et des Grecs. Quelle fut, pendant cette période, leur situation religieuse ? Il est difficile de répondre avec précision. Il est probable que les princes serbes se tournèrent tantôt vers Rome et tantôt vers Byzance, au gré de leurs intérêts. C’est ce que fait supposer une lettre du pape Grégoire VII adressée, en 1078, à Michel, prince de Dioclée (Monténégro), par laquelle nous apprenons que ce prince obtint du pape la couronne et la dignité royales, Farlati Illjricum sacrum, t. IU, p. 150.

En 115g, le prince de Rascie (Vieille Serbie), Etienne Némania, après avoir chassé les Grecs de la Serbie du Nord, et détrôné Radoslav, roi des Serbes méridionaux, se fit proclamer grand joupan de la Serbie unifiée. Né catholique, ce prince recevait, en 1189, la bénédiction apostolique du pape Clément III ; ce qui fait supposer qu’il resta en relations avec le Saint-Siège. Sesdeux fils : Etiennell, qui hérita du titre de grand joupan, et Vouk, qui fut prince de Monténégro, furent également catholiques, comme en témoigne leur correspondance avec le pape Innocent III. En 1 199, le concile serbe de Dioclée, présidé par deux légats du pape, déclarait, dans son sixième canon, que la Serbie tout entière reconnaissait l’Eglise romaine comme la mère et la maîtresse de toutes les Eglises. Après la prise de Constantinople par les croisés (1204), Etiennell profita de l’occasion pour soustraire complètement l’Eglise serbe à la juridiction byzantine. Il nomma son frère Sabas, qui avait été moine à l’Athos, métropolitain de Serbie, et organisa, de concert avec lui, les diocèses de l’Eglise serbe, qui furent portés au nombre de dix. Il obtint même d’Hono.